IR et thermique : voir autrement

Introduction

Les collectivités utilisent de plus en plus les technologies thermiques pour renforcer la détection d’intrusions, notamment la nuit ou dans des zones peu éclairées.

Mais ces dispositifs peuvent prêter à confusion : caméra thermique, capteur thermique, infrarouge... les usages et les implications réglementaires ne sont pas les mêmes.

Thermique vs infrarouge (IR) : ce qu’il faut comprendre

Caméra infrarouge (IR / IR-cut / LED IR)

• Il s’agit d’une caméra classique dont l’image est améliorée dans l’obscurité grâce à de l’éclairage infrarouge.
• Elle produit une image optique mais éclairée en IR : les personnes et véhicules restent identifiables.
• Elle nécessite une autorisation préfectorale si orientée vers l’espace public.

Caméra thermique

• Elle ne capte pas la lumière mais l’énergie infrarouge émise par les corps.
• Elle produit une image montrant les contrastes thermiques, souvent sans détails permettant d’identifier un individu.
• Selon la définition de l'image, elle peut être ou ne pas être considérée comme de la vidéoprotection.

Capteur thermique (non imagé)

• Il ne fournit pas d’image : uniquement une information de présence, de variation de chaleur ou de franchissement.
• Ne traite aucune donnée personnelle.
• Ne nécessite aucune autorisation préfectorale.

Cette distinction est essentielle pour respecter la réglementation.

Principe de fonctionnement du thermique

Les caméras thermiques détectent l’énergie infrarouge naturelle émise par les objets et les êtres vivants. Elles fonctionnent même :

• dans l’obscurité totale
• à travers la fumée légère, la pluie fine ou le brouillard
• sans éclairage supplémentaire

Elles sont très utilisées pour la détection périmétrique ou la détection d'incendie sur sites industriels, entrepôts, bâtiments sensibles ou zones isolées.

Capteur thermique vs caméra thermique : la distinction réglementaire

Une caméra IR fournit une image réaliste mais éclairée artificiellement.

Une caméra thermique restitue les contrastes de chaleur, généralement sous forme d'image monochrome ou par gradient de couleurs (caméra thermométrique).

💡 Bon à savoir :

• Le thermique excelle pour détecter une présence ou une intrusion, même dans des conditions difficiles ;
• L’IR (caméra optique avec LED infrarouges) reste indispensable pour reconnaître une personne, un véhicule ou analyser la scène.

Capteur thermique = pas d’image → pas de données personnelles.
Il n’entre pas dans le champ de la vidéoprotection.

Caméra thermique = image → potentiellement une donnée personnelle.

🏛 Dès lors qu’une silhouette humaine peut être reconnue, suivie ou identifiée, même indirectement, la caméra thermique entre dans le cadre de la vidéoprotection et nécessite une autorisation préfectorale.

Thermique vs détecteurs PIR

Les détecteurs PIR sont simples : ils réagissent aux variations thermiques dans leur champ.

La caméra thermique va bien plus loin : elle permet d’analyser la scène, suivre une trajectoire, déclencher une alerte intelligente ou croiser les données avec l’analytique vidéo.

Usages recommandés

• Détection périmétrique longue portée
• Surveillance anti-intrusion sans risque d’aveuglement nocturne
• Complément des caméras visibles dans les zones mal éclairées
• Sites industriels, entrepôts, périmètres sensibles
• Détection précoce d’incendie

Autorisation préfectorale : les règles

L'avis officiel du 02/07/2024 (point 11) précise que les capteurs thermiques non imagés ne nécessitent pas d’autorisation préfectorale.

En revanche, dès qu'une image est produite — même non identifiable — le dispositif peut être assimilé à un système de vidéoprotection selon l’usage et le champ couvert.

🚨 L’autorisation devient obligatoire si :

• La caméra observe une zone publique ou ouverte au public ;
• Une personne ou un véhicule peut être identifié ou suivi ;
• L’image est enregistrée ou consultable.

👉 Consulter l’avis officiel relatif à la surveillance de l'espace public

Rôle de l’AMO dans un projet thermique

Un AMO spécialisé accompagne sur :

• le choix de la technologie adaptée (IR, thermique ou capteur)
• l’analyse du cadre réglementaire et des besoins réels
• l’intégration dans l’architecture de vidéoprotection
• la rédaction des pièces de marché et le suivi de chantier

Conclusion

Le thermique n’est pas une alternative à l’optique : c’est un complément très efficace pour la détection périmétrique.

Son usage doit respecter un cadre légal précis. Savoir distinguer caméra thermique, caméra infrarouge et capteur thermique est essentiel pour éviter les erreurs de conformité.

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